Michel Graniou,
ou les âges de la Mémoire
Chronos règnerait-il en maître absolu sur l’indéchiffrable ?
Herbiers eux-mêmes devenus compost, archivés dans l’univers plissé, friable, de l’illisibilité absolue.
Archives, gardiennes du seuil interdit, telles sont, peut-être, les images d’un photographe dont la modestie et l’infinie lenteur ne sont que le masque de l’énergie de l’opérateur captant, par le truchement de la chambre obscure, les méandres de l’invisible.
Désagrégation de la Mémoire, ultimes cendres du sens flottant en nuages atomisés sur l’Empire de la Destruction.
Mais que signifie-t-elle, alors, cette fracture inscrite sur la dalle occultant les profondeurs du caveau ?
Invitation à s’infiltrer, à descendre à l’intérieur de la spirale aveugle du Noir Absolu, en quête de quel improbable détournement de la lumière ?
Pour quelle rencontre posthume ?
Tels sont les jeux et les enjeux d’une œuvre de grande clarté formelle où la fleur immaculée côtoie le crâne, rapprochement qui nous conduit très loin et très près, par le truchement du miroir, de l’esthétique baroque des Vanitas.
Dominique FOUSSARD