Pour un œil familier de la photographie telle qu’elle est souvent pratiquée dans le monde de l’art contemporain, avec ses images traversées par la violence du monde social, ses grands formats, ses couleurs glacées au cibachrome, l’oeuvre photographique de Michel Graniou, réitérant dans la succession de ses images noir et blanc un regard au scalpel sur l’immobilité des objets et des paysages, doit paraître singulièrement décalée et presque anachronique. Il faudrait plutôt rendre hommage à la sérénité d’un photographe qui a choisi d’œuvrer en marge du bruit et de l’époque, dans une relation au temps et à la mémoire qui le préserve des impératifs éphémères de la mode […] – extrait du catalogue Galerie Alphonse Chave, 1996